This is for Matilda.

Ave mes petites loutres argentées,

Oui, bon ça fait longtemps. Cependant, je compte bien me rattraper avec ce petit billet plein d’amour, de tendresse et d’amitié. Non, j’déconne, tout le monde sait que je suis une connasse.

L’heure est arrivée de faire le point sur ma vie et où elle en est actuellement. Oui, bon, pas super intéressant, quoi que.

Me voilà, toujours en terres alsaciennes et toujours en stage (traduction : pas de vacances, comme ça les choses sont mises au clair, pas la peine de tergiverser). Sept mois se sont bientôt écoulés depuis mon arrivée ici. Cela n’a pas toujours été facile mais toute expérience est bonne à prendre, j’imagine. Et puis, on est jeune alors s’adapte et on ferme sa gueule, tout ça tout ça, tavu. Bref, tout ça pour dire que ces derniers temps, j’avais déporté ma prose sur mon rapport de stage. Après 40 pages de bouse absolue, me revoici.

Par où commencer ? Je vous avais déjà parlé de l’angoisse qui envahit mon esprit de jour en jour ? L’angoisse de se retrouver seule face au reste du monde et complètement délaissée par le système universitaire. Oui, le 30 septembre prochain, je termine mes études, mais ça tu le sais déjà. Décidemment, j’ai du mal à m’y faire et à réaliser. Mais ça, vous le savez aussi. Je ne suis pas la première à qui ça arrive et je ne serai pas la dernière. Relève la tête moussaillon et cherche donc du travail, enfin, un CDD, parce que pour le CDI, on peut toujours aller se faire enculer cuire un œuf en passant. (Je suis d’une vulgarité à toute épreuve ce soir, en même temps, on est samedi soir et je suis là, prostrée devant mon PC en train d’écrire ce billet (oui, ma vie est passionnante)). En y réfléchissant bien, ce n’est pas si grave. Relativisons.

Sinon, en ce moment, je manque de temps (et d’argent aussi mais c’est la criiiiise les enfants !). Je n’ai pas le temps de me poser, de prendre un bouquin et de laisser filer le temps au gré des lignes. Il y a une pile tout plein de livres qui me regarde tous les jours d’un air impatient. Pas mal de bouquins que ma sœur m’a passé. Et même que j’ai commencé la série Game of thrones et même que j’aime donc je vais, bien évidemment, devoir acheter les bouquins. Mais ça, j’attends d’être au chômage pour vraiment avoir le temps de dévorer ses pavés. Ah mais c’est ça ! En fait, la crise de l’emploi, c’est fait pour nous instruire ! EUREKA ! (Oui, toujours voir le côté positif). Je n’ai pas le temps ni l’envie de cuisiner, moi qui adore ça, c’est chiant. Ca c’est l’effet ‘cuisine étudiante’, une vraie pub pour Picard tellement que c’est laid comme système, breeeef.

Malgré ça, mon cerveau est en constante ébullition. Un vacarme cérébral constant et perpétuel qui rythme mes journées. Ajoutons à ça la fatigue, la soutenance qui approche, la mornitude de ma vie ici et ça, ça fait (non, pas des chocapics) une Mélo qui a une furieuse envie de se barrer loin de tout et de tous avec pour seul compagnon un poncho délavé. Il faudra patienter encore un peu, chacun son tour, comme on dit. (Cela dit, ça ne m’empêche pas de mépriser salement les gens bronzés que tu croises chaque matin dans le tram avec leurs mines bien reposées alors que toi t’as une tête à faire fuir le plus transparent des caspers).

Comme tu peux le constater, ce n’est pas la grande forme, mais même si en ce moment mes coups de cœur littéraires sont inexistants, je regarde pas mal de film. Donc pour toi, voici la petite chronique du soir ! Mon dernier chouchou cinématographique : A single man de Tom Ford, avec Colin Firth (ou le charme à l’anglaise) et Julianne Moore (no comment). Qu’il soit convaincant ou pas, c’est l’un des films les plus BEAUX que j’ai jamais vu de toute ma vie. La lumière est bien apprivoisée, l’esthétique est au rendez-vous, les cadrages sont fins et les acteurs d’une beauté majestueuse. Comment faire de la mode, un film, merci Tom ! Sans oublier la magnifique scène où Julianne se maquille : divine ! Vous l’aurez compris, il faut voir ce film.

Ah j’allais presque oublier, chanson du soir : bonsoir !

C’est pas tout mais il est temps d’aller ronfler,

Poutoux,

– Mélo –

La routine, tout un état d’esprit.

Hey toi,

Je ne ferai pas l’affront de te dire bonjour ce serait bien trop déplacé compte tenu de l’heure pseudo-avancée, d’autant plus que la majorité de la planète France doit être au travail (Big up la Goulour !) ou encore en repos.

J’ai bien dit la majorité car pas moi. Non pas que je me touche all day long, doigts de pied en éventail en train de contenir ma couenne sur mon canapé, non, mais je suis en train de vivre ce qu’on appelle : la période pôle emploi. Rassure toi Chouhou, je ne suis pas encore au chômage (bientôt, j’attends juste d’avoir mon diplôme, c’est quand même l’une des caractéristiques principales), je suis juste à la recherche d’un stage.

Tous les jours se ressemblent assez et ce, dès le réveil. Sortant d’une période de vacances, inutile de vous dire que mon rythme circadien (jour/nuit pour les non-scientifiques) est complètement un tantinet décalé. Chaque sonnerie de réveil sonne comme une envie de tout défoncer destruction massive envers le monde, ajoutez à ça, une chambre où le rangement, si on peut appeler ça comme ça, n’est autre que le fruit d’une expression tout à fait personnelle (oui, je suis une artiste, encore incomprise malheureusement), une gueule qui reste marquée par les fêtes (joues de hamster’s rules) et une motivation digne d’une larve handicapée pour gagner un marathon d’athlétisme : la journée peut donc commencer.

Mets ton magnifique et sexy pull Gap que tu as depuis tes 15 ans, enfile des tongues qui blanches à la base sont devenues grises, va dans le salon, histoire de profiter des grandes baies vitrées reflétant la grisaille banlieusarde et du frigo’ à portée de mains, pose ton énorme cul sur la chaise, ouvre ton MacBook (je ne dis pas ‘PC’, sous risque de représailles intenses) et scrute le peu d’annonces présentes sur internet. Et là, on est content car le nombre d’annonce qui m’intéresse avoisine le néant. Malgré ça, je pense m’en sortir dans quelques temps, comme dirait l’autre ‘on a pas la thune mais l’espoir’.

Heureusement, derrière la page de l’actu des Inrocks de la Gazette du labo : le fabuleux et vaste monde d’internet (et de Youtube mais ça, c’est une évidence). Bref, de quoi faire swinger tes cheveux gras ta frange, vibrer le flambi de tes bras et, par dessus tout, te pousser à faire saigner ta carte bleue. Bah ouais Nigga, t’as jamais remarqué qu’internet pousse à la consommation et ce, lourdement ?

Un exemple, parmi tant (voire beaucoup) d’autres : tu te balades gentiment sur le site du figaro car comme tout bon citoyen qui essaye de comprendre ce qu’il se passe autour de toi, il est important de comprendre ce que Nicolas fait, ce que Nadine (ndlr : Morano) tweete (paraît que c’est sa nouvelle passion…) ou encore de savoir que Beyonce (alias Mme Z) a accouché. (Ne jamais sous estimer ce gens d’information, cher internaute, car un jour, peut être, ça pourrait changer le cours de ta journée voire de ta vie.) Revenons à nos moutons, donc tu fais genre tu t’intéresses aux infos’, genre t’es méga intellectuel, et là : une petite fenêtre en bas, à droite, faisant de la pub’ pour un site paradisiaque où la vente de chaussures règne en renne. Elle clignote, elle frémit, histoire d’attirer ta pupille de femelle consommatrice, pas con l’bourdon. Tactique mercatique réussie : tu finis par succomber au clic de la mort. Et là, là, c’est la méga merde mon gars, et je pèse mes mots. Non seulement tu cliques sur les catégories les plus chères (oui, parce que techniquement, dans ta tête, t’es riche) mais en plus, tu divagues au fil et à mesure des pages, réalisant que t’as envie de tout acheter, genre TOUT (parce qu’entre une paire de Dunk, de Repetto ou encore de Luxury Rebel, ton cœur balance). Et c’est comme ça pour tout, parce que dans ta tête tu imagines toutes les combinaisons vestimentaires possibles pour aller avec telle ou telle paire ou bien alors la couleur de vernis qui ira exactement avec telle couleur (oui, parce que les détails, c’est hyper importants). Tu finis par surfer lamentablement, bave aux lèvres, sur les sites de la Redoute, Sephora, Amazon, parce que tu aimes lire après tout ou encore celui de la Fnac, parce que tu aimes les concerts.

Bref, moi qui ne suis pas une férue du shopping d’habitude, je dois avouer que je suis victime de mon déterminisme sexuel en ces temps d’intense procrastination recherche mais je vais me soigner, promis. Oh et puis fuck, consommons, brûlons nos cartes bleues et nos soutifs en route, parce que nous aimons ça.

En passant, un son aussi extatique qu’enivrant que j’ai découvert vendredi soir. Le clip est aussi flippant qu’original, je vous laisse découvrir.

Ah oui, la musique fait partie (apparemment) d’un jeu vidéo, Assassin’s Creed, voilà pour l’anecdote.

Zoubix

-Mélo-